Descente aux Enfers... [Sa majesté la Reine de Cœur]

Lorsqu'elle arriva au bureau de poste,ce matin là,une commande attendait déjà Sakurako. A peine avait-elle poussé la porte, qu'une voix grave et irritante l'interpella.

« Hey! Gamine dépêche-toi t'es déjà en retard ! Y a un colis que tu dois livrer. T'as pas intérêt à trainer en route... »

La jeune fille leva les yeux, devant elle, son patron se tenait accoudé au comptoir. Pendant qu'il lui tendait le paquet, il mâchait son chewing-gum avec une certaine vulgarité, en ouvrant bien la bouche à chacun de ses mouvements. Vu de l'extérieur rien de bien alléchant:juste un adipeux bonhomme grossier . Une fois le colis entre les mains de la blondinette,il repartit s'affaler dans son vieux fauteuil à moitié délabré, en même temps à force de rester assis dedans à ne rien faire,il devait l'user. Sans doute resterait-il comme cela toute la journée attendant des clients qui n'arriverons jamais. En y réfléchissant mieux,même si par miracle un potentiel consommateur serait amené à pointer le bout de son nez, il ne dédaignerait bouger le petit doigt pour lui. C'est sur cette réflexion déconcertante que Sakurako franchit le seuil de la porte. Une fois dehors elle ressortit le colis de son sac pour découvrir l'adresse du destinataire. Devant elle, s'étalait en magnifiques lettres dorées : « A l'intention de la Reine de Cœur ». Elle regarda ensuite l'expéditeur: « Le Comte Ludwig Dracula »

Et bien c'est ce qu'on appelle un présent de la part d'un noble pour une noble. La jeune fille savait qu'elle tenait entre ses mains un paquet d'une haute importance. Il fallait donc être prudente, s'il elle le perdait où se le faisait voler, elle serait à coup sûr renvoyée ou pire elle perdrait la tête. Aucune de ses conjonctures ne la réjouissait vraiment. Elle plaça alors délicatement le précieux dans son sac et se mit en marche.

Une longue route l'attendait jusqu'au château de la Dame de Cœur. C'est à dire que de la ville d'Alice,où se trouvait le bureau de poste, jusqu'au manoir, il y avait bien quelques kilomètres. L'idée de parcourir tout ce chemin à pied ne l'enchantait guère. Elle sauta donc à l'arrière de la première charrette venue. Discrètement,elle se cacha parmi les nombreuse bottes de foin et finit par s'allonger de tout son long sur la paille. Sakurako se laissait bercée par le doux mouvement de la route chahuteuse. Elle observait les nuages qui prenaient des formes étranges dans l'azur du ciel de printemps. Petit à petit:la chaleur,la lente agitation de la charrette, l'odeur printanière de la paille l'entrainèrent dans les bras de ce cher Morphée. Elle se réveilla presque une heure plus tard. La blondinette, plein de foin dans les cheveux, se releva subitement et regarda le paysage autour d'elle. La campagne s'étendait à perte de vue. « Mince mais où est-ce que je suis tombée moi ». La jeune fille décida d'interpeller le conducteur du chariot:

« S'il vous plait monsieur! Monsieur! Je voudrais vous... »

Soudain l'homme sursauta et arrêta brusquement son attelage de chevaux. Ce fut tellement inattendu que la fille faillit tomber en arrière. Il se retourna pour voir qui était l'intrus ou plutôt l'intruse.
Quand il aperçut Sakurako ,l'homme eut un grand soupir de soulagement:

« Mais ça va pas petite de me faire une peur pareil... et au fait, ça fait combien temps que tu es à l'arrière de ce vieux machin ? »

La jeune fille le regarda en faisant mine de réfléchir et répondit avec un petit sourire:

« Pas aussi longtemps que vous le croyez. En réalité, je voulais juste sortir de la ville pour me rendre chez la Reine de Cœur mais je me suis endormie... »

L'homme la regarda d'un air amusé:

« La Reine de Cœur dis-tu ? Je pense que ça tombe bien parce que je m'y rend, cette paille, c'est pour les écuries royales. Allez grimpe et assis-toi à côté de moi, ça sera mieux. »

La jeune fille s'exécuta en souriant et remercia cette personne bien serviable. Décidément, elle avait toujours beaucoup de chance. Quelques minutes plus tard,il arrivèrent enfin destination. Elle descendit de la carriole, salua son bienfaiteur et se dirigea vers l'imposante porte d'entrée.

Rien qu'a la vue de cette dernière, la jeune fille eut du mal à déglutir. Elle prit son courage à deux main et frappa à l'aide de l'énorme marteau de porte en forme de tête de démon. Même cet objet était vraiment effrayant. Elle frappa quatre coups bref à la porte des enfers. Quelqu'un vint l'ouvrir dans un ignoble bruit de grincements. Sakurako se retrouva en face d'un homme grand au cheveux blanc et au teint livide. Il la jaugeait du regard avec un œil mauvais. Un personnage singulier tout aussi terrifiant que le reste du décors:

« Vous désirez jeune demoiselle ? »

Sakurako prit une grande respiration et essaya de répondre avec assurance:

« J'ai un colis pour la Reine de Cœur. »

Puis elle sortit de le paquet de son sac comme pour justifier sa présence. L'homme continua d'un ton froid et monotone:

« Bien, je lui donnerais, voulez-vous bien me le confiez ? »

Il s'approcha de la demoiselle pour lui retirer le colis des mains. Mais au dernier moment elle recula,serra le paquet encore plus fort et secoua la tête négativement avant de reprendre:

« Je suis désolée mais vous ne pouvez pas. Je dois avoir une signature du vrai destinataire, ce sont les règles. »

Le majordome paru agacé par cela mais finit par céder:

« Certes. Je vous prierais donc de me suivre sur le champs. »

Elle entra dans la maison et la porte se referma toute seule derrière elle. Elle se retrouva alors au milieux d'un immense hall d'entrée, noir et glauque. Elle suivait le serviteur qui se déplaçait étrangement, comme s'il flottait. Il traversèrent une multitude de pièces et de corridors, éclairés par la pâle lumière de bougies et décorés par des dizaines de dizaines de tableau représentant divers aristocrates aussi beaux qu'angoissant. D'une beauté froide, intrigante mais extrêmement inquiétante. Le majordome s'arrêta dans une antichambre et se tourna vers la demoiselle:

« Veuillez attendre ici. Je vais me renseigner si sa majesté peut vous recevoir. »

Elle attendit donc dans cette pièce de pierre froide et sombres. Les rideaux rouges déchirés, étaient fermés et ne laissaient passer la lumière du jour, seul la lumière des chandelles éclairait l'obscurité.
L'homme revient et l'emmena face à une porte fermée:

« Je m'excuse mais je dois m'absenter, sa majesté est prête à vous recevoir. Je vous prierais de frapper avant d'enter. »

Puis il s'éclipsa soudainement, tel un fantôme. Cet endroit lui donnait froid dans le dos. Toute son échine était parcouru par des sueurs froides. Elle prit à nouveau sa respiration et frappa fébrilement à la porte. Maintenant il n'y avait plus qu'a attendre que cette Dame de Cœur ouvre la porte...

Noblesse ~ Messages : 88 Date d'inscription : 24/05/2009

Quoi qu'en puisse en dire, c'était une journée fort plaisante qui l'attendait, on ne lui ôterait pas de l'idée que tout lui réussirait. Voila dans quel état d'esprit elle se réveilla ce matin pourtant ensoleillé. Comme à son habitude, la demoiselle s'éveilla à l'heure qui lui convenait, n’ayant cure des horaires de survie de ceux de son espèce, elle quitta son lit pour aller s'admirer dans la glace et se trouver ravissante, as usual. La pâle lumière des bougies lui avait toujours réussi.

-Il me semble que j'embellis de jour en jour...Et cela durera à n'en point douter.

Une fois ce petit compliment habiller destiné à sa personne, elle se dirigea vers sa garde robe, cérémonieusement elle posa le regards sur ses robes favorites, se demandant avec coquetterie laquelle elle choisirait aujourd'hui.

-Voyons voir, bleu nuit? Noir? Rouge?

Il va sans dire que sa robe rouge ornée de cœurs était sa préférée, sa peau était assez blanche pour que ce rouge profond ne puisse que la mettre en valeur, si elle n'avait ne serais ce qu'une imperfection elle la soulignerait, mais se sachant parfaitement belle elle ne pourrait desservir sa beauté. Finalement, une fois de plus son choix se porterait sur cette dernière qui était la favorite du prince de son cœur.

Une fois habillée, elle fit tinter une cloche d’argent dans l’air et une demoiselle au teint pâle et aux vêtements qui révélaient sa place de domestique au sein du château s’empressa d’arriver, il était l’heure de la coiffer avec application, comme si tout cela était réglé à la seconde près, elle commença à la coiffer machinalement à peine fut elle assise à sa coiffeuse. Pendant que l’employée s’évertuait à s’occuper de cette chevelure blonde et fournie , la demoiselle contemplait sa beauté à loisir, soupirant d’aise. Mais n’étant jamais mieux servi que par soi même, elle trouva son employée à redire..

-Vous venez de me faire mal maladroite !

-Je suis désolée madame, un moment d’égarement sans doute aur…

-Taisez vous, je ne saurais tolérer un tel manque d’égard à mon encontre..Vous savez ce que cela vous coutera..Plus un mot désormais, et achevez de me coiffer.

Ainsi, la malheureuse, au fait de sa tragique destinée acheva de la coiffer, des larmes plein les yeux.Cela n’entacha pas la jovialité de la belle dame qui elle avait déjà retrouvé sa bonne humeur.Une fois coiffée, elle sortit d’un tiroir un magnifique collier de diamants, son préféré encore une fois, elle l’attacha elle-même autour de son cou, ne supportant pas de le voir touché par des mains moins précieuses que les siennes. Enfin elle orna ses doigts de cette bague qu’elle quittait avec peine avant de dormir.Elle était fin prête..Si elle avait d’ailleurs pris un peu de temps pour réfléchir, elle se serait rendue compte qu’elle avait fait tout cela en vain, Ludwig ne passerait surement pas à l’improviste et par ailleurs personne n’avait le courage de venir la voir, pourtant son château était accueillant à son goût…A l’image de l’âme de sa propriétaire..

Contente de son apparence une fois de plus, elle descendit les quelques escaliers la séparant de sa bibliothèque ou elle s’assit afin de dévorer un livre avec gourmandise, elle aimait ces histoires d’amour tragique, des histoires d’empoisonnements, de complots et de mutilations…Mais on l’interrompit au beau milieu de son livre…On avait frappé à la porte, elle intima d’entrer..Son majordome le plus fidèle, bien que cela fut une menace inutile, elle ne lui ferait jamais couper la tête, il était surement un des rares dont elle appréciait la compagnie, silencieux et fidèle, tout ce qu’il lui fallait.

-Vous savez ce qu’il en coûte de troubler ma quiétude..

-Oui madame, mais je n’ai pu faire autrement. Une demoiselle est la, avec un paquet à votre intention.

-Que ne l’avez-vous pris de ses mains ?

-J’ai essayé mais la garce s’y est attachée fermement et n’a voulu repartir sans la signature du destinataire.

Elle soupira bruyamment

-Et bien soit, vas lui dire que je la recevrais et emmène la devant le rouge.

-Bien madame.

Emiko quitta donc la bibliothèque pour rejoindre ce salon rouge dont la décoration était parfaite pour recevoir en privé, toujours ces rideaux pourpres déchirés, un tableau de sa personne, le plus réussi qu’il lui ait été donné de voir, des chandeliers, quelques statues aux formes effrayantes, quelques livres, du sang séché par ci par la..Sa pièce préférée entre toutes sans nul doute. Elle prit place sur un siège et vérifia une dernière fois sa coiffure. On frappa, elle était arrivée, elle attendait derrière cette porte, l’ayant dérangée, elle aurait à répondre de ses actes, on ne dérange pas impunément la reine de cœur. Une fois assise sur le siège qui ressemblait légèrement à un trône, le plus luxueux et le plus élevé, elle lui intima d’entrer, la voix dure, froide et intraitable.

Une voix qui résonnait depuis l'intérieur, une pression sur une lourde poignée dorée et une porte qui s'ouvrit lentement en un grincement irritant. Une petite tête blonde apparu timidement dans l'échancrure de la porte d'entrée. Sakurako s'approcha doucement,sans aucun geste brusque et se faufila à l'intérieur de ce lugubre salon. Autour d'elle tout ne semblait que désolation et affliction. Cette pièce était comme la maîtresse des lieux: froide et désespérément tourmentée. D'ailleurs qui était cette femme ? La jeune fille leva les yeux vers son hôtesse. Elle vit alors ce qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer dans toute sa vie, même si son existence ne soit pas un exemple d'extrême longévité, la blondinette fut surprise.

Devant elle, trônait sur un majestueux siège, une femme aux allures de divines déesse: d'une blondeur à faire pâlir tous les saints et une peau opaline qui venait faire un contraste saisissant avec ses yeux d'une couleur rouge sanguinaire. Mais à cet instant précis ce n'était pas un ange qui était assise en face d'elle mais bel et bien un démon sortit tout droit de la bouche béante des enfers, un véritable suppôt de Satan. L'expression qu'on pouvait lire sur le visage de la Reine de Cœur était tellement sinistre, diabolique, tellement effrayante qu'elle en devenait indescriptible. Les voies du Seigneur sont impénétrable,dit-on, mais cela était également et sans nul doute valable pour celles du Malin. La preuve par ce visage où siégeait une expression à la fois impassible et cauchemardesque. Sakurako tenta vainement de faire fi de tout cela, mais elle en était incapable. Cette noble personne forçait le respect, aussi bien au sens propre que figuré. La jeune fille fit quelques pas au milieu de la salle,jetant de ci et de-là quelques coups d'œil inquiets: des vieux meubles, des rideaux pourpre déchirés qui laissait deviner la lumière naturelle, des livres poussiéreux et comble de l'égotisme de sa majesté: un immense tableau de sa personne, qui laissait entrevoir chaque atout physique et flattait la beauté de la maîtresse du château.Les yeux rivés au sol elle n'osait croiser le regard de la Reine. Soudain une tâche attira son intention. Dans quoi était-elle en train de marcher? Cette tâche d'un rouge profond et presque noir ne pouvait-être....non impossible ça ne pouvait pas être cela.

Une fois arrivée à une distance respectable,c'est à dire assez proche pour se faire entendre et assez loin pour éviter la colère de cette sombre majesté, Sakurako se stoppa net de marcher. Elle se racla la gorge, nouée par l'angoisse, avec autant de discrétion dont elle pouvait faire preuve. Elle prit donc la parole avec courtoisie, ou plutôt avec la politesse dû au titre de noblesse de son interlocutrice.

« Veuillez m'excuser pour cette regrettable intrusion, mais je me suis vue dans l'obligation de vous livrer un paquet en main propre... »

Elle arrêta sa phrase et déglutit péniblement: la Reine n'avait nullement l'air d'apprécier son discours. En soit tout cela était compréhensible,une dame de son rang ne s'abaissait pas à recevoir des livreurs, encore moins lorsqu'ils appartenaient au bas peuple. La jeune fille ouvrit son sac et en sortit le paquet, joliment et soigneusement emballé dans un papier de soie noir. Une atmosphère lourde et quasi insupportable régnait dans l'immense pièce. La jeune fille,tremblotante, sortit un stylo plume et la feuille des réceptions, se cachant à moitié le visage derrière cette dernière.

« Il...il me faudrait une petite signature sur cette fiche...c'est un ordre de mon patron. Apparemment pour les archives... »

La jeune fille s'enfonçait de plus en plus. Elle aurait simplement voulut disparaître, devenir invisible, ou même rétrécir à l'état d'un minuscule microbe pour ne pas avoir à faire face à cette cruelle dame de pouvoir. Cette Reine de Cœur avait mauvaise réputation, personne aux Pays des Merveilles n'ignorait que cette dame coupait les tête à tour de bras et empoisonnait la moindre personne qui lui barrait la route. Il fallait se reprendre, apaiser cette femme. Mais Comment? La jeune fille ne réfléchit même pas et prononça quelques mots, sortis tous seul de sa bouche comme par enchantement:

« C'est un très joli paquet...l'expéditeur doit vraiment tenir à vous...si je ne m'abuse c'est un certain... »

Elle laissa sa phrase en suspend regarda à nouveau le nom de l'envoyeur et finit par laisser échapper un nom:

« ... Comte Ludwig Dracula... »

Advienne que pourra. Aujourd'hui une tête allait peut-être être tranchée....

Noblesse ~ Messages : 88 Date d'inscription : 24/05/2009

Les secondes défilaient lentement, rendues plus lourdes surement par l’atmosphère de la pièce, c’était toujours clos, il y reignait une sale odeur de renfermé, les araignées avaient trouvé leur domaine , elles auraient pu y vivre en paix dans ce salon, jamais on ne venait les déranger et la reine leur offrait même à manger grassement tant elle aimait ces petites bêtes intelligentes et impitoyables, et pourtant…Elle trouvaient toujours le moyen de s’entretuer d’une manière particulièrement ignoble, il n’était pas rare d’assister a des combats d’araignées particulièrement appréciés de la maitresse de maison..Mais la n’était pas la question, il était dangereux de la déranger alors qu’elle attendait patiemment Ludwig en vacant à diverses occupations fort philosophiques..Coiffure, admiration, admiration , lecture admiration…

C’est avec un intérêt certain cependant qu’elle observa la nouvelle arrivante..On a beau être associable ou s’en approchant grandement et être curieuse, ceux qui démentent cette affirmation ne méritent que de perdre ce qui leur sert de tête..Finalement, une tête blonde fit son apparition..Ô comme à cet instant elle eut voulu refermer violemment la porte, lui faisant ainsi perdre cette tête charmante dont les yeux la fixaient avec une expression à mi chemin entre admiration et crainte après s’être légèrement approchée…C’était une demoiselle de taille moyenne, fine mais élancée…Des yeux bleus magnifiques, un peu trop surement…Elle penserait pouvoir un jour être égalée en beauté, surement l’aurait elle fait décapiter pour avoir été trop belle…Mais qui donc pouvait bien lui faire de l’ombre, voyons..

La petite lueur d’admiration qui passa dans le regard de l’intruse lui fit plaisir, se sachant observée elle se redressa, offrit son meilleur profil et esquissa un petit sourire, pas ces petits sourires charmeurs, non, ce n’était pas Ludwig ni un représentant du sexe opposé, aucun besoin de minauder, ce petit sourire de vainqueur, carnassier, elle asseyait sa supériorité et aimait ça au plus haut point…Tant de suffisance en un sourire, possible ? De toute évidence oui, et plutôt deux fois qu’une.

Elle s’approchait encore et toujours, heureusement, elle ne franchirait surement pas la limite autorisée, cette expression sur son visage, ce qu’elle pouvait sentir de cette demoiselle lui faisait être certaine que jamais au grand jamais elle ne s’aviserait de s’attirer ses foudres. Impassible toujours, Saku prit connaissance des ses paroles..Elle savait que c’était pour un paquet, et qu’elle avait refusé de le remettre à son fidèle valet ce colis..Qu’avait il de si précieux à l’intérieur pour qu’elle se permette tant d’impolitesse ?

-C’est un bien grand risque que vous avez pris pour fort peu..J’espère pour vos cervicales que ce que vous m’apportez est digne d’une telle prise de risque, je ne saurais avoir de pitié pour vous dans le cas contraire..

En effet elle n’appréciait pas, certes cela lui faisait de la visite..il faut dire que c’était plutôt calme..Mais soyons franc, son reflet était son hôte préféré…Pourtant, lorsqu’elle sortit son petit paquet, cette soie noire, son cœur fit un bond imperceptible de l’extérieur, se pourrait il que ce soit ? Non, pour quelle raison pouvait il diantre lui envoyer quelque chose ? Elle se sentit lentement envahie par la curiosité, l’envie et le désir même, tout son être réclamait le paquet, elle se voyait déjà arracher ce papier pour enfin voir ce qu’il y avait dedans et s’en imprégner toute entière, de sentir l’odeur de son bien aimé, d’embrasser les restes de soie comme s’il eut s’agit de ses lèvres..Mais avant il fallait une signature..Coupée dans son délire, elle lui arracha le papier et le stylo des mains.

-Donnez moi ça petite sotte..

En deux temps trois mouvement le papier fut signé et le stylo jeté aux pieds avec d’ailleurs ce même papier de la demoiselle ..Pressée d’avoir son paquet et déçue de n’avoir pu poursuivre ses pensées fort agréables elle n’allait pas s’embarrasser de civilitudes..Pourtant, elle sembla se radoucir légèrement lorsqu’elle souligna que l’expéditeur devait tenir à elle..Soudainement tout son être changea, elle redevint la jeune noble charmante aux airs candides, presque touchante de douceur..

-V..vraiment, vous croyez ?

On aurait presque pu voir des étoiles briller dans ses yeux..Finalement, le nom finit de l’achever..De nouveau envahie par cette envie irrépressible elle redevint glaciale et tendit ce bras, terminé par ces ongles taillés d’une manière fort inquiétante, si pointue qu’elle aurait pu s’enfoncer dans de la chair humaine si facilement..

-Donnez moi ça..Tout de suite….Hmm Minute..On va jouer à un jeu..Essayez de deviner ce qu'il y a de dans et ouvrez le..Si vous trouver je vous récompenserais, si non..J'aviserais..

Le jeu avait bel et bien commencé. Un jeu dangereux mais tellement excitant. Une devinette, qui prendrait bientôt une tournure effrayante. Gagnes et je t'épargne la vie. Perds et tu verras ta tête rouler sur le sol. Comment se sortir d'une telle situation. La jeune fille qui d'habitude n'était impressionnée par rien ni personne, sentait l'angoisse qui remontait doucement le long de sa gorge, empêchant les sons d'en sortir. Elle n'avait rien demander pourtant, elle était juste venue déposer un colis. Cependant une pensée la fit rire intérieurement: « si je m'en sort indemne je demanderais une prime de risque à ce rat de patron... » Trouvera,trouvera pas ? Les secondes s'écoulaient péniblement. Vivra,vivra pas ? Les minutes défilaient avec une lenteur insoutenable. Joue, gagne,vie. Joue, perd, meurt. Il n'y avait aucun échappatoire. Cette dame cruelle venait de l'emprisonner dans la spirale infernale du doute et de l'horreur.

Sakurako tenait toujours fermement le colis dans ses mains tremblotantes. Elle s'y attachait comme si sa vie en dépendait. Et malheureusement pour elle ce n'était pas qu'une expression. Le papier de soie se froissant un peu plus à chacune de ses crispation, la jeune fille décida de le poser sur une commode,non loin d'elle .Sakurako prit alors la plus longue et la plus intense des respiration. Elle avait l'impression de suffoquer. Était-ce la poussière? Ou bien le fait que l'endroit était clos ? Ou alors le regard de cette diabolique majesté qui ne cessait de l'observer? A ce moment précis, elle aurait voulu partir en courant sans se retourner. Mais quelqu'un n'était sans doute pas d'une même avis car à cet instant la porte d'entrée se referma violemment en un grincement sinistre. Ce bruit fut directement suivit d'un autre:celui d'une clé fermant verrou. Désormais s'en était fini pour elle. Elle devait se plier au jeu macabre de cette Reine de Cœur.

Après avoir regardé longuement regardé la porte verrouillée derrière elle, la poupée blonde se retourna vers sa noble interlocutrice avec un léger sourire. Mais bien entendu, ce visage souriant n'était qu'une façade, il laissait en réalité transparaitre la peur et la mal être. Comment une personne pouvait-elle avoir autant de prestance et de charisme pour terrifiée à ce point cette descendante ? Nul ne le sait. Cette reine au cœur de glace restait un véritable mystère. Insondable, intriguant mais tellement horrifique. Bon il suffisait de seulement de deviner le contenu du paquet. En soit, n'importe qui aurait pût le faire. Pour la première fois depuis plusieurs minutes la jeune fille osa s'exprimer:

« Et bien...si c'est que vous désirez, je vais le faire. Mais êtes vous vraiment sûre je ne voudrais pas vous enlever le plaisir d'ouvrir un si beau cadeau. A votre place je me serrais littéralement précipitée pour l'ouvrir. Enfin ce n'est que mon avis, je voudrais pas vous importuner avec... »

Le visage de la reine venait d'être déformer par l'impatience et la colère. Sans doute était-il préférable de jouer le jeu. Après tout Sakurako, avait beaucoup de chance en ce qui concerne le hasard. Enfin « chance » n'était sans doute pas le mot le plus approprié. La locution parfaite aurait sans doute été: « quelques prédispositions à la chance ». En effet son statut de descendante, lui conférait un don, assez minime, mais intéressant: le maniement des probabilités. Impossible de gagner contre elle. Jeu de cartes, de hasard,paris:elle joue,elle gagne. On ne pouvait pas vraiment considéré cela comme de la tricherie. Elle ne faisait qu'utiliser un des pouvoir que la nature lui avait confier. Mais Sakurako devait se rendre à l'évidence. Elle n'avait jamais essayé de deviner le contenu d'une boite. Réfléchissons un peu. Que pouvait bien offrir un comte à une reine ? Des milliers d'idées se bousculaient dans sa tête, l'empêchant de réfléchir. Non prenons le problème à l'envers : qu'est-ce qu'un comte avec une réputation aussi sulfureuse pouvait offrir à une reine à la réputation de dangereuse exécutrice ? Sakurako fit le vide dans sa tête, laissant son don envahir son esprit. Soudain une image apparue. Aussi claire et précise que n'importe quel objet réel. La jeune fille rouvrit ses yeux et laissa échapper quelques mots:

« Que diriez-vous d'un nouveau poison pour votre collection ? »

La blonde reprit le paquet sur la table et l'apporta près de la Reine de Cœur avec,pour la première fois depuis le début de cet entretien, une certaine assurance. Elle tendit alors le colis au destinataire:

« A vous l'honneur ma chère Reine. »

Elle se recula ensuite de plusieurs pas, attendant alors la réponse à sa question. Le verdict allait tomber, sa tête allait-elle faire de même ?

» Emiko, reine des coeurs