*~ Under The Rain [PV Sakurako ^^]

La pluie, un enchantement ? Peut-être pas pour tout le monde au Pays des Merveilles, non croyez le. La météo faisait des siennes, même au pays des rêves. Et à cet instant une personne s'en serait bien passé. La pluie torrentielle continuait hélas de tomber encore et encore. Un véritable déluge. Espérons que cela ne durerait pas quarante jours. Le ciel gris, bas et lourd, continuait inexorablement de ployer sous son propre poids. Malgré les trombes d'eau, l'atmosphère dégageait un air chaud, quasi étouffant. Un véritable étau de suffocation, c'est du moins comment l'aurait décrit Sakurako. En parlant de cette jeune fille, que lui arrivait-il en ce moment même ? Approchons-nous un peu plus pour le découvrir.

La curiosité est un vilain, vilain, très vilain défaut. Et comme d'habitude c'est toujours à ses dépends qu'on l'apprend. Notre chère poupée blonde ne faisait absolument pas exception. En même temps elle n'était pas madame soleil, comment aurait-elle pu prévoir qu'il allait pleuvoir. Après tout c'était Natsume qui pouvait prévoir l'avenir et pas elle. Dommage. Si elle avait su, elle serait pas venue, comme on dit. Mais que voulez-vous, chassez le naturel, il revient au galop. Et sans doute, même prévenue de la météo, elle y serait allée quand même. C'est bien notre petite princesse casse coup, toujours dans les mauvais coup. Pourquoi elle était là au juste ? Ah oui c'est vrai un stupide pari.
Pour comprendre, un petit retour en arrière s'impose.

Sakurako était allongée à l'ombre d'un immense chêne, tranquillement installée elle écoutait le doux chant de la nature aux alentour. La quiétude, quelle douceur. Tout était parfait, absolument...

« S-A-K-U chérie ! Enfin je t'ai trouvé ! »

La jeune fille se releva en sursaut et se frotta les yeux. Sa vision était trouble mais elle aurait connu cette personne dans n'importe quelle situation. Elle soupira.

« Qu'est-ce que tu me veux encore imbécile ? »
Le garçon s'accroupit en face d'elle avec un grand sourire, et roula des yeux:

« Et bien avec certains amis j'ai parié un truc ... »

« Et alors qu'est-ce que tu veux que ça me fasse, hein ? »

Une fois cette phrase dite elle se rallongea de tout son long dans l'herbe. Le garçon se releva et d'une voix hésitante lui répondit:

« Et bien en fait j'ai parié que tu serais capable de t'incruster dans une fête de la haute... »

La jeune fille crut avoir un infarctus. Elle se releva brusquement:

« Tu...quoi ? »

Et la voici sous cette pluie battante dans les jardins de la noblesse, en pleine effraction. Elle aurait dû refuser...mais passer pour une froussarde était la pire humiliation.
Doucement elle sentait l'eau couler le long de ses longues jambes banche et frêle. Sa chevelure blonde mouillé encadrait son visage dégoulinant de pluie, où le maquillage avait coulé, laissant de grande trainée noir sur ses joue rosée. Quelle idée elle avait eu de s'habiller de la sorte, même avec une robe comme celle ci elle n'aurait jamais passé inaperçu. La bourgeoisie était bien trop sophistiquée pour elle. Et puis, pourquoi fallait-il que sa plus jolie robe soit... blanche. C'était vraiment embarrassant. Comment allait-elle remplir son pari, mouillée jusqu'aux os avec une robe transparente. Tout ce qu'elle espérait c'est qu'elle ne croiserais personne.
La jeune fille s'arrêta quelques instant sous un arbre le temps de réfléchir quand elle entendis une voix:

« Oh mais regardez cette pauvre petite créature toute mouillée !»

Puis une seconde:

« C'est affligeant, ma chère »

Qui parlait ainsi. La jeune fille blonde cherchait désespérément ces personnes du regard. Personne, étrange ? Puis la discussion repris de plus belle:

« Elle n'a pas de classe. »

« Tout à fait je me demande bien ce qu'elle fait là. Elle n'appartient sûrement pas à la noblesse »
Les voix commencèrent à rire. Soudain Sakurako s'exprima:

« Qui est là ? Arrêter de vous moquez,d'accord ? »

Soudain son regard se posa sur les deux commères. Des roses ? Oui c'était bien cela deux roses rouges qui papotaient tranquillement. La blonde murmura tout bas:

« Allons bon des fleurs qui parlent maintenant... »

« Ma chère je crois que cette étrange créature viens de nous adresser la parole. »

« Bien sûr que non ! Comme si une étrangeté comme celle-ci pouvait parler, ahahaha! »

« Vous avez sûrement raison, bien trop benêt pour cela, ahaha »

La jeune fille garda son calme. Mais intérieurement elle bouillonnait. Elle s'approcha des rose et s'éclaircit la voix:

« Je vous conseille d'arrêter tout de suite, sinon... »

Elle prit un sourire carnassier:

« coupe, coupe...c'est clair? »

En même temps qu'elle leur disait cela elle faisait le geste d'un ciseau avec ses deux doigts. Elle laissa alors les deux fleurs offusquées et continua sa route, sur une bien courte distance.
Ses talons s'enfonçaient dans la boue à mesure qu'elle avançait. Puis ...ce fut le drame. Elle trébucha sur une pierre et vint choir de tout son long sur l'herbe humide. Elle essuya ses yeux embués par la pluie. Une fois la vue retrouvée, elle se trouva nez à nez avec ...des chaussures ? Lentement son regard remonta le long de la robe noire que l'inconnue portait. Qui pouvait-elle être ? Enfin le « elle » était peut-être de trop.
Sakurako se releva, honteuse et bafouilla quelques mots:

« Je...je.. je suis ...vraiment désolée! »

Elle baissa la tête en faisant une courbette maladroite. Comment devait-elle se comporter face à une telle personne aussi belle et raffinée ? Les ennuis commençaient...et n'étaient pas près de finir...

La pluie continuait de tremper le visage, les cheveux et les vêtements de Aruna sans qu'il ne tente quoique ce soit pour se protéger.Il continuait de tourner sur lui même, totalement offert aux gouttes qui semblaient se faire de plus en plus grosses au fur et à mesure que l'averse s'éternisait.
Le nœud avec lequel il avait noué ses cheveux se fit trop lourd pour tenir encore et c'est avec lenteur qu'il le retira, laissant ses cheveux retomber sur ses épaules, dégoulinant. L'air était lourd et suffocant, l'absence de vent rendait l'atmosphère encore plus étouffante mais Aru se sentait étrangement bien. Était-ce à cause de la lune ? Il leva ses yeux lagons vers le ciel. L'astre était cachée derrière un énorme nuage et pourtant ses rayonnements étaient encore visible à travers la forme cotonneuse.

Le cadre du jardin également était propice au bien être. Seulement troublé par le tambourinement des gouttes sur la végétation, c'était un véritable havre de paix. Enfin, quand on le connaissait, quand on était habitué à voir des fleurs parlantes et des plantes aux dimensions ridiculement grandes. C'était le cas de Aru, et aujourd'hui, lorsqu'il entend les fleurs lui parler, loin d'être surpris il est ravi de tenir une conversation mondaine avec ces interlocutrices qui ont le sens de l'élégance. Cependant, par ce temps de pluie, elles préférait se taire et il était plutôt heureux de ne pas devoir expliquer son comportement étrange à ces dames peu ouvertes d'esprit, car c'était leur unique défaut.

Aruna laissa doucement retomber ses bras le long de son corps, ses longues manches gouttant en abondance, et quitta le ciel des yeux pour aller les poser sur une des roses du buisson le plus proche. Il s'avança doucement, ses souliers s'enfonçant dans la boue de l'allée et alla effleurer la corolle rouge sang de la fleur endormie. C'est alors qu'il entendit des voix. Il tourna lentement la tête vers la source du bruit, plus loin dans l'allée qui faisait un virage. Il reconnaitrait entre mille ces voix claires et chantantes, ces petits accents moqueurs qu'on pouvait percevoir même sous les bruits de l'orage. Les roses du jardin était visiblement en grande conversation. Qu'est-ce qui avait donc pu être si intriguant pour qu'elle daignent sortir de leur sommeil par un temps pareil ?

Il se passait parfois des choses intrigantes dans les Jardins fantasmagoriques, Aruna fut tenté d'aller voir ce qui se passait à quelques pas de lui....Un vieux bonhomme avait dit un jour que le meilleure moyen de résister à la tentation était d'y céder. Le jeune noble suivit donc ce "conseil" avisé et quitta la rose qu'il contemplait pour s'avancer dans l'allée, ses yeux fixant le fameux tournant d'où venait les voix....
Il n'avait pas fait deux pas que celles-ci se turent, l'encourageant à accélérer le mouvement pour satisfaire sa curiosité. Mais c'est alors qu'il allait prendre le virage qu'une apparition se fit devant lui...enfin, s'étala devant lui serait à vrai dire l'expression la plus appropriée.

Aru contempla à ses pieds la jeune inconnue qui venait de faire une chute fort ridicule. La nouvelle venue, après s'être aperçue de sa présence entreprit de se relever. Il la regarda faire en prenant l'air aussi distingué que lui permettait la pluie trempant ses cheveux et la boue souillant ses chaussures. Ses yeux se posèrent sur la robe blanche de la jeune femme, qui était à présent souillée de boue et d'herbe. Elle aussi était trempée ce qui rendait son vêtement transparent, enfin, Aruna n'étant pas sensible aux charmes féminins ne s'attarda guère à cette contemplation bien qu'elle soit très belle et porta son attention sur le visage qui le regardait. L'air désolée qu'elle affichait en s'excusant maladroitement provoqua chez lui un haussement de sourcil. Son maquillage avait coulé sur ses joues et ses cheveux ruisselaient littéralement. Aruna supposa qu'il devait à peu près avoir la même tête en ce moment, ce qui ne l'empêcha pas pour autant d'afficher un air digne du noble qu'il était. Alors que l'intempérie se calmait un peu, sa voix claire s'éleva :

«Ce n'est rien mais vous feriez mieux de faire plus attention à l'avenir.»

Il ponctua ce conseil qui n'en était pas vraiment un par un regard appuyé sur les habits boueux de la blondinette puis reprit en se penchant vers elle d'un air intrigué :

«On peut savoir ce que vous faites ici ? La réception c'est de l'autre coté vous savez.»

Aruna doutait cependant qu'elle fasse partie de la haute société, à vue d'œil sa robe, avant qu'elle ne chute, ne devait déjà pas être d'une qualité supérieure. Et puis elle avait un comportement on ne peut plus étrange...

Oui, en la voyant ainsi c'est ce que l'on pouvais dire: « elle est jolie ». Enfin si on regarde au-delà de sa piteuse apparence. Ses habits souillés de terre, une robe blanche transparente, un maquillage qui a coulé et des cheveux légèrement frisottés par l'eau. Oui, en faisant abstractions de tout ces petits détails on pouvait alors dire que Sakurako était une jolie fleur. Une rose blanche parmi les rouges. Elle ne collait pas avec le décors, voilà ce qui n'allait pas. Elle avait l'air bien trop perdue et déboussolée. Ces geste étaient loin d'être raffinés et sa façon de se comporter n'atteignait pas le haut standing de cette société oisive et bourgeoise. Qu'allait-elle pouvoir faire maintenant. Surtout qu'elle venait à peine de rencontrer cette jeune inconnue, enfin cet personne qu'elle croyait être « une inconnue ». Les apparences sont souvent trompeuses, surtout au Pays des Merveilles. Prenez par exemple cette blondinette dans un sale état trempée jusqu'au os. Qui aurait dans l'idée de dire qu'elle faisait partie des êtres les plus puissants de ce monde. Aucune personne normalement constitué, sans nul doute. Pourquoi ? La réponse était simple. Observez bien cette petite poupée sous cette pluie battante grelottante à moitié, prête à s'effondrer à la moindre goutte d'eau de plus:une apparence bien trop faible et fébrile pour cacher un grand pouvoir. La personne en face d'elle ne s'en douterais jamais. Rien qu'a voir cet air d'auto suffisance qu'il arborait alors qu'elle ne s'était même pas encore présentée. On pouvait sans peine voir qu'il se croyait bien plus supérieur à elle. En même temps on ne pouvais lui en vouloir, en ce moment il était bel et bien en position de force. Ah les nobles et leur égo surdimensionné, que dire de plus ? Ce son des êtres fiers, peut-être trop. Un jour ou l'autre cette fâcheuse habitude finira par les perdre. Enfin ce jour et loin pour l'instant, qu'ils se rassurent.

Revenons plutôt à notre petite blondinette. La pluie semblait s'amenuiser à mesure que les minutes s'écoulait lentement. Le temps est bien facétieux dans ces cas, les moments les plus embarrassants sont souvent les plus long, au grand damne de chacun. Sakurako en avait bien compris le principe. Elle était resté là, planter au milieu du jardin à écouter le jeune noble. Elle était resté droite et stoïque, n'osant faire un seul pas. Et si quelqu'un découvrait qu'elle était venue ici sans permission. Qu'adviendrait-il de sa tête. A cette pensée, la jeune fille eut du mal à déglutir. Il fallait se ressaisir. Il était temps de jouer le rôle de sa vie. Elle fit un grand sourire et pris la parole sur un ton léger et chantonnant:

«Oh...oh oui, très chère vous avez bel et bien raison. Les festivités sont bien par là bas, effectivement, je le savais. Je voulais juste un peu visité l'endroit, vous savez, toutes ces fêtes se ressemblent. L'habitude des fêtes mondaines. Cela devient vite lassant , n'est-ce pas ? Je trouvait l'idée de visiter ces somptueux jardin beaucoup plus plaisante, pas vous très chère ? »

Elle avait l'impression de bien s'en sortir. Enfin elle essayait comme elle pouvait de s'en tirer. C'est à dire à grands coups de phrases pédantes et de formules de politesses hypocrites. Tout ce qu'elle espérait c'était partir au plus vite d'ici. Mais une seule chose la retenais: son pari évidement. Elle devait subtiliser un objet attestant de sa présence à cette fête. Qu'allait-elle pouvoir leur ramener. C'était une bonne question dont elle n'avait pas la moindre idée. Désormais perdue dans ses pensée, la jeune fille ne faisait plus attention au monde alentour, c'est comme si l'univers s'était stoppé le temps de quelques secondes. Elle avait oublié cette légère sensation de froid, la sensation humide et désagréable des vêtements mouillés et collés à la peau. Mais il fallait oublier cette misérable condition. A près tout la personne en face d'elle était elle aussi mouillée mais gardait une classe inouïe. Pourquoi Sakurako n'en serait pas capable elle aussi ? Elle repris donc la parole :

« En tout cas c'est un réel plaisir de vous rencontrer. Je n'ai pas eu l'occasion de bavarder avec beaucoup de personne. Seulement quelques duc, quelques baronnes. Comme d'habitude, rien de bien étonnant »

Elle se mit à rire avec une légère fausseté, quand soudain deux voix qu'elles connaissaient bien désormais vint la couper dans son élan de comédienne.

« Mais regardez là se pavaner ainsi. C'est écœurant de voir la populace se mêler au nobles. »

« Oh, tout à fait ma chère. Bientôt nous devrons nous aussi côtoyer les simples pâquerettes, si cela continue ainsi. C'est vraiment affreux, je ne préfèrent pas y penser. Rien que de la regarder je sens déjà mes jolies pétales se faner. »

« Elle a sûrement dû être élevé dans une porcherie, vu son allure de souillon. Ahaha. »

Sakurako resta de marbre et serra les dents. « Je vais en faire un herbier de ces deux là... ». Elle avait du mal à contenir son calme. Son sang ne fit qu'un tour. Elle respira une bonne fois pour toute et s'adressa à son interlocuteur en souriant:

« Que diriez vous de voir un peu cette fête. Je sens comme de mauvaises vibrations dans les parages, pas vous ?
»

Elle s'avança alors vers la douce musique orchestrale. Elle n'attendait pas qu'il la suive. Bien au contraire, elle espérait plutôt s'en débarrasser au plus vite, s'emparer d'un objet et s'en aller en vitesse de cet enfer doré.

Aruna ne se lassait pas d'observer le visage de cette jeune femme inconnue qui tentait de s'exprimer avec des formules dignes de la noblesse. Elle avait l'air subitement moins mal alaise qu'elle lui avait paru quelques secondes plus tôt ce qui, en soi, était louche. Quand elle eu terminé sa petite tirade qui reflétait également ce qu'il pensait aussi ce soir, il se contenta de la fixer du regard en hochant la tête.

Si on oubliait les dégâts de la pluie et de la boue sur sa robe et ses cheveux, elle semblait avoir de la beauté à revendre et une certaine prestance. Il était possible en effet qu'elle soit, comme lui, une jeune noble qui s'était sentie étouffée à cette soirée...mais il en doutait fortement et ne se gênait pas pour le manifester à coup de regards suspicieux.

«- Il est vrai que cette fête est d'une banalité déconcertante mais je suis quand même étonné de voir qu'une autre personne ait pensé la même chose que moi....»

Elle ne sembla pas se déstabiliser pour autant, et gagna même encore un peu plus en assurance lorsqu'elle reprit la parole. A l'entendre elle était manifestement très bien intégrée à la noblesse puisqu'elle était sensée bien connaitre des ducs et des baronnes. Aru ne se souvenait pourtant pas l'avoir vue auparavant...si tel avait été le cas il s'en serait souvenu car il avait une excellente mémoire visuelle et que le visage de cette jeune fille était de ceux qu'on oublie difficilement.
Il fut tenté de lui demander le nom de ces fameux personnages importants mais des voix qu'il reconnu comme celles des roses qu'il avait entendu tout à l'heure le devancèrent, coupant en même temps la parole à la blondinette.

Bien que les fleurs se trouvèrent plus proche de sa vis-à-vis que de lui, Aru les entendit se moquer très distinctement et ses soupçons sur la jeune femme n'en furent que renforcés. Si elle avait été une noble jamais les roses n'aurait osé lui parler ainsi. Aussi mal. Elle était une source d'amusement pour ces dames en cet instant, les prolétaires étaient rares à s'aventurer à la cour des nobles il fallait dire. Le doute n'était plus vraiment permis sur la nature de l'inconnue. La seule question était : Que faisait-elle ici ? Trainer dans les parages quand on faisait partie des gens du peuple était risqué. Voire même mortel, il suffisait juste de tomber sur la mauvaise personne...

Aruna qui jusque là était resté silencieux sorti de ses pensées lorsque la demoiselle tenta -du moins c'est ce qu'il supposa- de lui fausser compagnie en se dirigeant vers la fête sans même l'attendre, sous prétexte que des "mauvaises" vibrations la gênait. Il ne pouvait décemment pas laisser cette fille du peuple s'infiltrer dans leur communauté. Elle pourrait surprendre des conversations qui ne devraient surtout pas tomber dans une oreille de roturière. Ce serait véritablement fâcheux. Il fixa l'espace d'une seconde son dos qui s'éloignait rapidement de lui et la rejoins facilement en quelques enjambées aériennes pour se placer devant elle, lui bloquant le passage.

«- Attendez ne vous enfuyez pas comme ça...»

Toute suspicion ayant disparu de son visage, il esquissa un sourire qui se voulait charmeur avant de poursuivre en plantant son regard lagon dans celui azur de son interlocutrice. Il était décidé à l'empêcher d'aller à la réception et, surtout, à découvrir la raison de sa venue....pour ensuite agir en conséquence. Laissant ses mains fines parcourir le tissus de sa robe humide il s'avança un peu et reprit la paroles d'un air chaleureux.

«- Je connais un endroit charmant, à l'abri de la pluie et loin de cette fête ennuyeuse. Je tiens absolument à vous le montrer car vous m'êtes sympathique.»

Puis sans lui laisser le temps de répondre il passa son bras autour de celui de la petite intruse comme si "elles" avaient été de vieilles amies puis la força gentiment à prendre l'allée qu'il souhaitait empruntée, les éloignant des bruits de la réception. La pluie qui s'était calmée redoubla d'intensité tandis qu'ils empruntaient une allée étroite entre deux murs de roses et qui débouchait sur un charmant kiosque de jardin en boit blanc, vieux et recouvert de roses grimpantes et qui offrait un abri en effet tout à fait délicieux...

«- N'est-ce pas là un lieu exquis.«

Aruna n'avait pas formulé sa phrase comme une question car en soi, il ne demandait guère son avis à la jeune femme. Lui lâchant enfin le bras il s'avança sous le petit kiosque et s'installa sur un des bancs en tentant d'arranger ses cheveux trempés.Dans ce coin tranquille il allait pouvoir faire ce qu'il avait à faire sans craindre quoi que ce soit qui aurait pu le déranger. Ses yeux se posèrent à nouveau sur la damoiselle aux cheveux d'or et il prit une expression d'adolescente toute heureuse de s'être trouvée une amie pour s'adresser à elle en nuant ses cheveux. Quelle niaiserie...enfin, elle n'avait pas l'air de savoir à qui elle avait a faire et il fallait la mettre un minimum en confiance alors...

«- Nous ne nous sommes pas présentées il me semble, je suis Aruna Yoru. Et vous quel est votre nom ?»

[désoooulée c'est nul >.> et désolée pour le temps de réponse >.<]



Elle avançait encore et toujours, elle y était presque, enfin la délivrance. La jeune fille n'aurait plus qu'à se faire toute petite et repartir aussitôt. En soit c'était un plan parfait. C'est alors que l'impensable se produisit. Que faisait cette personne ? À quoi pouvait-elle bien penser en lui barrant ainsi la route. Elle entendit quelque bribes de mots sortir de sa bouche. A vrai dire elle n'était pas vraiment concentré sur « la jeune demoiselle ». Elle comprit bien vite que son calvaire allait encore continuer. L'inconnue s'empara de son bras et l'entraina sur la route opposée. Complètement déboussolée, elle regardait le chemin qui menait à la réception s'éloigner de plus en plus jusqu'à disparaitre complètement de sa vue. Que se passait-il ? De l'eau avait du s'infiltrer à l'intérieur de son cerveau, il n'y avait pas d'autres explications. Elle avait l'impression de réfléchir au ralenti, comme si elle avait perdu la moitié de ses capacités intellectuelles. Une diversion, c'est qui lui fallait. Oui, très bonne idée. Mais quelle diversion ? Et on en revenais toujours au point de départ.

La seule chose positive dans tout cela: la pluie semblait perdre en intensité, d'ici quelque temps elle ne deviendrait plus qu'un lointain souvenir embué, laissant à la nature une odeur de terre mouillée.

C'est agréable cette sensation de nature fraîche et humide...oui extrêmement agréable. Mais à quoi pensait-elle se n'était vraiment pas le moment de divaguer dans ses rêverie. Lorsque la petite poupée blonde revint à la réalité, elle s'aperçut que sa nouvelle connaissance l'avait entrainé jusqu'à un un kiosque en bois blanc au milieu d'un charmant petit coin. La pluie redoubla d'intensité. Elle aurait du se taire, elle avait parlé ou plutôt pensé trop vite. Les deux jeune gens se mirent à l'abri sous le petit kiosque recouvert de rose. Au moins celles-ci ne parleraient pas. Un bon point pour Sakurako.

Elle regardait distraitement la nature autour d'elle quand elle entendit la noble inconnue s'adresser à elle pour se présenter comme il se doit. La jeune fille resta un instant à regarder la personne en face d'elle, répétant mentalement son prénom. Aruna...Aruna...Aru...quoi ? Mais alors cette jeune personne n'était pas une jeune fille. Sakurako se sentit gênée, elle qui n'y avait vu que du feu. Non ça ne pouvait être vrai. Peu importe. Reprends toi, ma fille...quoi mon nom ? Oh, non si je lui dit comment je...c'est fichu...je suis lamentablement perdu...bon il faut que je gagne du temps. Elle prit alors la parole en prenant l'air le plus décontracté possible en dépit de son allure piteuse.

« Mon nom ? Oh mais très chère, mon nom ne vous dira rien j'en ait bien peur. Ma très noble famille a quitté cette région il y a bien longtemps...je pense que tout le monde l'a désormais oublié. C'est...regrettable...toutes...je ...ces...enfin... »

Trouve un nom, trouve seulement un nom....Elle se mit à rire avec une attitude nerveuse. Plongeant ses yeux dans ceux d'Aruna. Un nom, c'est simple. Oui.

« Mon nom est ...Louise de la Vallière. »

Sakurako, crispée, sourit comme elle put à son interlocuteur. Menteuse...menteuse. Elle savait elle même qu'elle s'enfonçait un peu plus dans son mensonge et que cela ne la mènerait nul part. Ou si ...dans les cachots. Cette idée la fit frémir. Si telle était sa destinée....il fallait forcer le destin à prendre une autre route. Quand on veut on peut. La blonde s'assit alors sur un des banc du kiosque effleurant quelques délicates roses avec sa robe mouillée. Il ne fallait surtout pas oublier ce pourquoi elle était venu

« Comme vous l'avez dit ..c'est un lieu charment, mais ne devrions nous pas retourner à cette réception. Je pense que tout le monde nous attend. J'avais promis à ce cher comte d'être présente. Après tout vous savez comme il est. Il ne supporte pas qu'on le fasse attendre »

Elle soupira intérieurement. A ce moment précis elle espérait seulement qu'un comte se trouvait à la fête, car si ce n'était pas le cas, elle serait vraiment en mauvaise disposition avec cet Aruna.

La jeune fille se leva et prête à partir, quand soudain un énorme boucan retentit. On entendit des cris s'élever au loin. Mais d'où provenait cette soudaine montée de panique. Pas de doute, il y avait du grabuge à la réception. Mais que c'était-il passé ?